Tatiana Haen



Tatiana Haen experte en communication stratégique, dans son livre Le Power Dressing livre tous ses secrets afin d'être au mieux pour réussir... Du baume au coeur pour toutes les femmes !

Votre livre est un message d'espoir et de remise en forme pour les femmes... Vous pensez que dans notre société actuelle les grands diplômes ne suffisent plus... Une femme au style parfait sans diplômes exceptionnels peut tout aussi réussir sa carrière professionnelle...

Message d'espoir, oui (même si je préfère parler de motivation), mais l'idée véhiculée dans ce livre va au-delà de la simple remise en forme. Mon livre porte avant toute sur la sensibilisation des femmes à une compétence professionnelle, souvent négligée dans notre société, qui est de savoir maitriser son look, en adoptant une réelle stratégie vestimentaire !

Savoir s'habiller en fonction des circonstances professionnelles est une compétence parmi d?autres. Les compétences s'additionnent, elles ne se contredisent pas. Un dirigeant qualifié en marketing peut aussi avoir de bonnes capacités en management. Et, même, savoir s'habiller.

Les diplômes et les savoirs-faires sont ce que les anglo-saxons appellent, les « hard skills » (les compétences techniques), tandis que la compétence en communication, l'intelligence émotionnelle, et savoir habiller sa fonction sont des « soft skills » (le savoir-être). Or, aujourd'hui, pour réussir sa carrière, il faut avoir les deux : savoir-faire et savoir-être.

Quand on candidate pour un poste ou quand on demande une promotion au sein de son entreprise, il faut comprendre où réside le vrai enjeu. Dans le contexte actuel, les candidats ont souvent tous les diplômes nécessaires, de nombreuses qualifications, etc. et la sélection se fait de moins en moins sur le CV et de plus en plus sur la personnalité. Or, savoir mettre en avant sa personnalité demande la maitrise des « soft skills » et non des « hard skills »

Dans notre société où la réussite requiert de plus en plus des capacités de bon communiquant, communiquer par son image est une compétence professionnelle primordiale. Je ne peux donc pas vous laisser dire qu'une femme sans aucun diplôme pourra compenser par un style parfait. Mais une femme habillée stratégiquement, et pour le poste qu'elle veut, peut se voir offrir sa chance, même si elle ne correspond pas à 100% aux exigences initiales. En revanche, une femme surqualifiée, mais qui ne représente pas la fonction, aura plus de mal à obtenir ce poste.

Je déplore que dans l'imaginaire, en France, la maitrise du look soit encore trop souvent considérée comme secondaire. Voire, appartenant au champ du divertissement, de par l'image reflétée au travers des émissions de relooking, plus axées sur le sensationnalisme que l'étude de la personnalité et la façon de la sublimer au travers de son image corporelle.

Or l'image fait partie intégrante de notre marque personnelle qui, à son tour, conditionne notre leadership. Indispensable, donc, pour toute femme ayant des ambitions en termes de carrière. « Leaders look like Leaders » (les leaders ont des têtes des leaders) disent les anglo-saxons. Pour plusieurs femmes de pouvoir que je cite dans mon livre, savoir s'habiller est une compétence professionnelle indispensable. Par exemple, Vaira Vike-Freiberga, ancienne Présidente de la Lettonie, disait, en parlant du style vestimentaire : « Je crois que mon devoir, en tant que haute représentante de Lettonie, est de me présenter de manière correcte et attractive ». Madeleine Albright, ancienne Secrétaire d'Etat des Etats-Unis, répondait, à une question sur la pertinence de se préoccuper de son style quand on est  haut fonctionnaire : « Ce n'est pas parce que on aime les boucles d'oreille qu'on ne sait pas réfléchir ».

Style et profession... Vous considérez que chaque profession a son style vestimentaire...

Non. Le style est propre à chaque personne, il ne s?attache pas à la profession. C'est une manière  d'exprimer sa personnalité. En revanche, chaque profession a des codes vestimentaires à respecter, plus ou moins stricts selon le milieu. Si on travaille dans la finance, l'assurance, dans un cabinet d'avocats, on sera amené à porter plus souvent les pièces classiques dans les couleurs neutres ou presque-neutres. Si on travaille dans un milieu plus créatif, comme la publicité, l'évènementiel, on peut se permettre plus de couleurs et plus de pièces atypiques. Cela ne veut pas dire que dans les professions qui exigent des dress codes stricts on est condamnée à ressembler à tous les autres en s'habillant en tailleur noir tous les jours. On peut (et même, on doit) se distinguer des autres. Pour ce faire, il faut se doter de son style personnel, construire sa marque personnelle. Pour cela il existe des techniques stylistiques qui permettent de se différencier, tout en respectant les codes vestimentaires de son entreprise. Je livre une dizaine des techniques dans mon ouvrage, comme, par exemple, des pièces classiques revisitées, ou le « clash des styles »...

Il est répandu que beaucoup de femmes, des hommes également entreprennent des interventions esthétiques, lourdes opérations ou petits gestes, afin d'obtenir un poste... Qu'en dites-vous...

Il m'est difficile de répondre à cette question, qui relève davantage du domaine médical (prendre un avis spécialisé sur les bénéfices et risques inhérents à toute intervention), et de la réflexion personnelle de chacun.

Mais, en ce qui me concerne, je pense que la maîtrise du look est déjà un levier très puissant, offrant de nombreuses possibilités.

Par exemple, la connaissance de sa morphologie et les techniques de rééquilibrage des proportions, que j'explique dans mon livre, permettent déjà de gommer certaines imperfections et de créer une silhouette harmonieuse. La beauté est une notion subjective, et il n'y a pas de standard valable pour tous. En revanche, l'harmonie visuelle est quelque chose qui est commun à nous tous. Les jeux d'illusion visant à rééquilibrer sa silhouette et à affiner les traits permettent d'atteindre cette harmonie visuelle. Les bénéfices, sans les risques de la Chirurgie, en sortes !

« Habillez-vous pour l'emploi que vous voulez, et pas pour celui que vous avez », écrivez-vous. Comment ne pas froisser son entourage professionnel et sa hiérarchie...

Si votre entourage professionnel ou votre hiérarchie se froissent à l'idée que vous faites grandir un leader en vous, c'est que vous avez mal choisi votre entourage ! Avoir des ambitions pour sa carrière ne veut pas dire être menaçante par rapport à son entourage ou son supérieur. Savoir s'habiller pour la fonction qu'on veut, tout comme se former pour avoir les compétences pour son prochain poste, ne montrent qu'une seule chose : que vous êtes prête pour la prochaine étape de votre carrière.  Sylvia Ann HEWLETT, une experte américaine reconnue dans le domaine des jeux du pouvoir et d'influence dans le milieu professionnel, dit dans son livre « Executive Presence : the missing link between merit and success » que ce n'est pas la performance, mais les signaux que vous envoyez à votre hiérarchie, comme quoi  vous êtes prête à franchir une nouvelle étape, qui va vous projeter sur votre prochain poste. Or, si on part du principe que les habits que l'on porte influencent les autres, mais aussi nous-même, le fait de s'habiller pour le poste que l'on veut va déjà nous donner une certaine prestance et confiance en soi. Il faut que votre hiérarchie puisse vous imaginer dans des négociations importantes ou sur scène en train d?animer une conférence. Et votre look a un rôle important dans cette optique. Alors, oui, habillez-vous pour l'emploi que vous voulez et pas pour celui que vous avez !

Le Power Dressing

Un look à la hauteur de votre ambition

Tatiana Haen

Editions Kiwi

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