Catherine Feff





La Saga ! De Catherine Feff... L'artiste peintre des chevalets d'1m2 aux bâches gigantesques de 10 000 m2... 300 pages de rétrospective de son oeuvre magistrale...

L'auteure, dans son livre présenté comme une grande et superbe exposition, a voulu nous faire partager ses 35 ans de carrière, de Paris à la planète entière, ses peintures, ses bâches XXL, ses fresques, ses murs, ses portraits, ses dessins pour enfants...
Réunis dans un écrin noir brillant, vous admirerez parmi tant d'autres merveilles... La toile peinte « Les Fauteuils de l'Opéra Garnier » en 1995 ; la toile monumentale de 700m2 « Cannes Forever Les 50 ans du Festival de Cannes ; la toile Victor Hugo dans ses vignes en 2020 ; la bâche peinte de 2500 m2 en 1992 reflétant la Baie de San Diego en Californie ; l'acteur Clint Eastwood à l'Hôtel Santa Fe...
Pour notre plus grand bonheur Catherine a fait descendre l'Art dans la rue... Alors vous la connaissez forcément...
 
Vous créez en 1986 votre entreprise spécialisée dans la peinture artistique en grandes dimensions.
Comment vous est naît cet amour de « l'Art en grande dimension », si vous me permettez cette expression...
Et vous avez alors inventé la bâche peinte... C'était pour quel événement...

Remontons 35 ans en arrière, en 1985.
Dans un monde sans téléphone portable, sans ordinateur, sans Internet, sans GPS, sans réseaux sociaux, sans GAFA.
Je m'appelle Catherine Feff, j'ai trente ans, je suis journaliste et artiste peintre.
Je travaille dans un magazine français pour les enfants de 12 ans, c'est OKAPI.
Tous les jours, concentrée sur ma planche à dessin, je réalise des illustrations pour les jeunes.
C'est un job très intéressant, bien payé et qui offre des avantages.
D'autant que la rédaction du magazine est venue me chercher dès ma sortie de l?école des Arts Déco à Paris et que j'en suis très honorée.
Néanmoins, je m'ennuie un peu.
Je trépigne d'impatience, il faut que je bouge !
Je veux associer le sport et l'art.
Deux activités que j'adore par-dessus tout.
Et puis, les dessins en petites dimensions restent trop confinés dans l'espace réduit du livre ou du magazine.
Il faut donner à voir en grand, pour que l'impact des idées explose et saute aux yeux du public.
Pour se faire entendre, je vais parler fort et capter l'attention.
Je me souviens très précisément de ce moment.
À l'époque, je circulais beaucoup à Paris en Vélosolex, oui, ce drôle d'engin avec un moteur à galet sous le guidon, et tout à coup, je vois au coin d'une rue bien commerçante, un chantier de ravalement vraiment très mal tenu.
Je freine, je m'arrête et j'observe, des lambeaux de bâches usagés pendouillent de-ci de-là.
Et tout à coup, une petite étincelle jaillie dans mon esprit... Vous savez comme dans les bandes dessinées !
Les échafaudages, bon sang ! Mais c'est bien sûr !
Une bâche de chantier qui serait bien propre et bien tendue, c?est exactement comme une feuille de papier géante !
Je viens de faire une découverte qui va changer le cours de ma vie.
C'est alors que j'ai pris mon courage à deux mains tout en oubliant d'avoir peur...
D'ailleurs, c'est vrai, la peur n'évite pas le danger.
Il faut la remplacer par une légère inconscience et se fier à son instinct de survie.
Il vous permettra d'éviter les écueils...
Quelque temps après cette révélation et quelques essais pratiqués dans un atelier improvisé, je tente une première expérience.
Et c'est comme ça qu'au coin de la rue de Lisbonne à Paris surgit, un beau matin, un immense portrait peint à la main.
1 800 m2 de surface.
Coup de Théâtre, tel est le nom de cette bâche, la bien nommée.
Le décor est composé d'une centaine de toiles peintes de 18 m2 .
Elles sont cousues les unes aux autres sur l'échafaudage, à la façon d'un puzzle.
Un chantier que j'ai réalisé avec les moyens de l'époque :
Une usine désaffectée en guise d'atelier.
Quelques pots de peinture offerts par un fabricant généreux.
Des toiles de chantier récupérées.
De l'huile de coude et le concours d?une douzaine d'artistes peintres engagés au pied levé.
À partir de la maquette élaborée à échelle réduite.
On la divise en dizaines de petits carrés de 10 cm de côté.
C'est la méthode du carroyage.
Chacun sera agrandi à l'échelle et mesurera 1 mètre de côté sur le format final.
Après quelques semaines de dessin et de peinture, le travail est terminé.
On suspend le visuel.
L'effet est immédiat, monumental, l'image interpelle.
Ce beau portrait peint à l'ancienne, qui apparaît derrière un rideau de théâtre, ne laisse pas les Parisiens indifférents.
C'est un succès. La presse en parle.
Un nouveau medium est né car l'idée des bâches peintes va faire le tour du monde.

Dans votre chapitre Murs peints & Palissades, vous écrivez... « C'est une vraie joie que de contribuer à l'évolution de la cité et d'apporter une touche positive. »
Vous pouvez nous en dire un peu plus...

Quelquefois je décris mon métier comme étant « L'art d'accommoder les restes. »
Je trouve que c'est une attitude très positive de la maitresse de maison qui peut se comparer à ma façon de voir les choses.
Rien qu'en ouvrant son frigo ou son garde-manger, la ménagère saura trouver les ingrédients pour composer un repas qui fera plaisir à sa famille.
Un peu de ceci et de cela, un soupçon d'ingéniosité, une louche de générosité, une pincée de fantaisie.
Sans déployer de grands moyens, sans gros budget, les ingrédients se conjuguent presque naturellement pour le bonheur de tous.
Souvenez-vous de Mary Poppins !!!
Comment rendre amusants et beaux les tracas et corvées de la vie quotidienne...
Et bien pour moi, l'intervention dans la ville, c'est un peu la même chose.
Il y a de grands principes constructeurs et fondateurs qui structurent la cité.
C'est le travail des architectes et des urbanistes.
Et puis, quelquefois il y a de petits accidents de parcours qui laissent un mur pignon délaissé, une placette isolée, un jardin oublié, un terrain vacant, un souterrain ou un parking un peu triste.
C?est dans ces lieux que j'aime intervenir.
La réalisation d'un mur peint, d'une palissade décorée, d'une fresque dans un parking devient très vite un trait d'union urbain pour le regard des usagers.
Cette liaison visuelle rendra la ville plus acceptable, là où il y a un manque, un oubli.
Il me semble que cela contribue à donner du soin et de la tenue à la ville et c'est ce qui plait particulièrement aux collectivités locales.
On peut y mettre de l'humour, de la fantaisie, de l'imagination.
À moindre frais et peu de moyens techniques, on crée l'événement.
Le mur peint surprend, amuse, c'est une petite touche de bonne humeur.
Il deviendra facilement un repère, un point de rendez-vous dans la ville.
On se donne rendez-vous au pied d'un mur peint !
Je crois qu'on a tous besoin de choses simples et authentiques pour se sentir plus proches les uns des autres et atténuer les tracas de la vie quotidienne.

La couleur, les couleurs dans la ville... Cette alchimie de tons serait-elle bienfaisante, apporterait-elle le bien-être nécessaire à la vie des citadines, des citadins...
On sait que la couleur a une influence sur l'humeur des gens.
J'ai remarqué que les citadins apprécient particulièrement les nuances de vert et la représentation de la végétation peinte.
C'est vrai que la ville par sa minéralité et ses matériaux durs et non périssables laisse peu de place à la végétation.
Des études psychologiques ont bien prouvé que l'être humain a besoin de ressentir la nature autour de lui.
Il en éprouve un sentiment de bien-être et de plaisir qui le rassure et l'apaise.
Ce qu'il y a de plus étonnant et curieux c'est le phénomène qui se produit devant un mur peint qui représente de la végétation en trompe-l'oeil.
Le spectateur, même s'il sait pertinemment qu'il s'agit d'une peinture éprouvera un certain contentement à contempler de la végétation.
Je ne sais pas à quel point cette représentation peut remplacer la réalité dans le sentiment qu'éprouve l'observateur.
Il y a certainement une limite vite atteinte, bien évidemment, mais ça fonctionne quand même.
Le plaisir de contempler une forêt, même peinte apportera, à coup sûr, un sentiment de bien-être apprécié par le citadin.

Dans votre dernier chapitre nous découvrons votre passion de la peinture.
Vous avouez... « Très jeune, j'ai commencé à peindre des portraits. »
À quel moment décidez-vous de croquer, de raconter à votre manière tous ces visages... Comme Camille, Suzanne, Solène, Caroline... Et parmi les stars... Alain Delon, Omar Sharif...

C'est vrai ! J'ai le sentiment d'avoir toujours peint des portraits.
Aussi loin que je m'en souvienne.
C'est ma passion secrète.
En matière de technique picturale, la représentation de l'être humain est la chose la plus difficile à réaliser.
Un challenge qui m'intéresse au plus haut point !
Bien que l'aspect purement technique soit relativement secondaire.
Tout de suite vient à l'esprit la photo, n'est-ce-pas !
Bien évidemment la photo est extrêmement fiable.
On peut reconnaitre la photo de quelqu'un que l'on cherche, entre mille autres.
Cependant, la promenade à laquelle je vous invite se situe dans une autre dimension.
Il s'agit du dialogue intime entre le peintre et la personne représentée.
Quelque chose de particulier où la longueur du temps a son rôle à jouer.
Comme dans une relation épistolaire, la communication se construit peu à peu.
Chaque séance de travail apporte sa pierre à l'édifice qui se bâtit.
En peignant, on se pose beaucoup de questions.
Chaque geste est un choix.
Le pinceau va-t-il se poser plus haut ou plus bas ?
À gauche, à droite ?
Le trait sera-t-il fin ou appuyé ?
Et les couleurs, comment les choisir sur la palette !
Que pensera la personne destinataire lorsqu'elle se trouvera face à son portrait ?
Où cette peinture va-t-elle trouver sa place, sa maison ?
Cette conversation entre le modèle et le peintre est à la fois intime et publique.
Cette conversation restera figé dans le temps.
J'aime bien vivre entourée des portraits que je peins car il s'agit à chaque fois d'une rencontre dont je veux garder et transmettre le souvenir.
Je préfère garder ces personnages peints dans mon atelier, plutôt que les donner ou les vendre, car ils sont comme des amis à qui je parle et qui me rappelle le souvenir de leur création.

Vous avez parcouru le monde entier avec vos toiles évènementielles, vous avez décoré les plus belles bâtisses, les plus beaux palaces parisiens, le Ritz Health Club, l'Église de la Madeleine pour différentes circonstances, notamment le spectacle de Robert Hossein, « un Jésus sans visage » ainsi que pour la cérémonie en l'hommage à Johnny Hallyday... Quels sont vos trois, quatre plus beaux souvenirs dans la réalisation de vos oeuvres...
C'est une question très difficile car je m'investis beaucoup dans chacune de mes réalisations. Tous les chantiers sont différents. Ils ont leurs propres particularités liées aux éléments qui les composent.
Le client, l'équipe des peintres, les relations avec les autres corps de métier, l'ambiance, la météo, les particularités techniques.
Tous ces paramètres s'articulent et s'organisent un peu différemment à chaque fois.
Et puis, il peut y avoir des surprises, des imprévus.
Tous ces facteurs se conjuguent et évoquent des souvenirs incroyables dans mon esprit.
Une décision peut tout changer.
Un geste, un mot, une circonstance peut générer une situation pittoresque ou surprenante et j'ai tant d'anecdotes à raconter qu'un livre n'y suffirait pas.
Quand j'ai commencé à peindre, avec mon équipe sur de très grandes surfaces, je me souviens qu'il était toujours difficile d'imaginer le résultat final, la peinture vue de loin.
Quand on a les yeux fixés sur l'ouvrage, le visuel devient abstrait.
Alors on étalait les bâches au sol et on montait sur les toits des bâtiments pour voir ce que cela donnait... Avec du recul.
Cela nous donnait une idée du résultat avant de suspendre les toiles sur les échafaudages.
On pouvait ainsi procéder à des retouches avant la présentation finale.
C'était très touchant, ce travail d'équipe, cette volonté de bien faire et de jouer au jeu des « sept erreurs ». J'en garde un souvenir ému.


CATHERINE FEFF, LA SAGA !
24,50 euros

Pour commander le livre

Aller sur le site
https://catherinefeff-studio.com

Puis sur l'onglet

CATHERINE FEFF, LA SAGA !

Ensuite, laissez-vous guider...

Coordonnées

CATHERINE FEFF STUDIO
CRÉATIONS et RÉALISATIONS ARTISTIQUES
9 rue Anatole de la Forge
Paris 17ème

01 47 89 53 61

06 60 67 85 66

www.catherinefeff-studio.com

feffcatherine@gmail.com

A la une de Mon Guide